Un trop Grand Prix pour les femmes. Non au tourisme sexuel.

3 juin 2015

Montréal, mercredi 3 juin 2015 – Le CATHII a participé à la conférence de presse organisé par la CLES, une conférence de presse sous le thème « Un trop Grand Prix pour les femmes. Non au tourisme sexuel. » afin de dénoncer l’exploitation sexuelle et le recrutement de filles et de femmes à des fins de prostitution durant le Grand Prix de Formule 1.

Le Comité d’action contre la traite humaine interne et internationale (CATHII) de même que le Collectif d’aide aux femmes exploitées sexuellement (CAFES) et le Mouvement contre le viol et l’inceste (MCVI) prendront également la parole lors de la conférence de presse. Chaque groupe partagera brièvement son expertise, ses observations et ses profondes inquiétudes concernant l’impact du Grand Prix de Montréal sur les femmes dans la prostitution en particulier et les rapports sociaux de sexe en général.

Message du CATHII

Aujourd’hui, nous joignons notre voix à celles de la CLES, du MCVI, du CAFLA et du CAFES pour dénoncer l’indifférence des autorités envers les personnes exploitées lors des grands évènements sportifs comme celui du Grand prix de Montréal.

La traite des personnes lors de grands évènements sportifs est de plus en plus dénoncée à travers le monde comme le souligne le Trafficking in Person Report (États-Unis, 2014). Le Grand Prix de Montréal n’y fait pas exception. On observe durant le Grand prix une augmentation de la traite de personnes, plus particulièrement des femmes, tant pour l’exploitation sexuelle que pour le travail forcé dans l’industrie du tourisme. 

Force est de constater que les autorités, que ce soit la ville de Montréal ou le gouvernement du Québec, ferment les yeux sur l’exploitation ayant cours lors de la Formule 1.

Au cours des dernières années, le CATHII a organisé plusieurs actions visant à sensibiliser le public et les autorités à l’augmentation de l’exploitation des personnes lors de ces évènements liés au tourisme. En 2012 et 2013, il a contacté les principaux hôteliers de Montréal, pour les sensibiliser à la traite. L’an dernier, il a organisé un Cercle de silence dans le quartier du spectacle à Montréal. Cette année, nous diffuserons une accroche-porte invitant les touristes à dénoncer les situations d’exploitation dans les hôtels, bars, restaurants… Et à porter plainte. Nous voulons que les autorités agissent.

La traite de personnes est un phénomène complexe, englobant les questions de migrations internes et internationales. Cet esclavage contemporain constitue une atteinte aux droits humains.  Il faut plus de ressources pour venir en aide aux personnes vulnérables qui subissent ou sont à risque de subir la traite.

Le Comité d’action contre la traite humaine interne et internationale (CATHII) travaille depuis 2004 à contrer la traite des personnes, que ce soit à des fins d’exploitation sexuelle ou de travail forcé. Le CATHII a mis en œuvre la création d’une Coalition québécoise contre la traite des personnes regroupant plus de 25 organismes intervenant auprès des victimes de la traite de personnes.

La conférence de presse sera également l’occasion de lancer une action visant à sensibiliser la mairie de Montréal de même que Tourisme Montréal aux coûts humains et sociaux des évènements qu’ils promeuvent. En effet, malgré un engagement électoral clair de la part de M. Coderre à lutter contre l’exploitation sexuelle, malgré des politiques en matière d’égalité municipale et provinciale reconnaissant la prostitution comme une forme de violence envers les femmes et malgré la nouvelle loi canadienne criminalisant l’achat et la vente des services sexuels d’autrui le manque de volonté politique et de ressources accordées à la lutte contre l’exploitation sexuelle est consternant. Cette situation est particulièrement intolérable en marge d’évènements promus par la Ville et que l’on sait être des moments forts pour l’industrie du sexe, la traite interne et internationale et le tourisme sexuel…

Et appuyé par :

Centre d’aide aux familles latino-américaines (CAFLA)

Regroupement québécois des Centres d’aide et de luttes aux agressions à caractère sexuelle (RQCALACS)

Confédération des syndicats nationaux (CSN)

Le Y des femmes de Montréal (YWCA)

Pour lire le communiqué